La Venus Noire, d'Abdellatif Kéchiche

Publié le par litso-510511.over-blog.com

Comment Saartjie Baartman a-t-elle été privé de sa dignité ?

 

La première séquence nous montre déjà la dégradation, l'humiliation et aussi toute la violence et la force du film.

La première scène commence par la fin en 1815, où dans l'amphithéâtre de l'académie de médecine, nous pouvons voir le naturaliste George Cuvier démontré la hiérarchie des races et que la race inférieure (celle des « nègres ») ressemble plus à un singe qu'à un être humain. Comme argument et preuve, il utilise les organes génitaux de Saartjie et autres organes disséqué à un cadavre avec des mots crus et immondes pour un être humain. On est encore plus choqué par les exclamations et les « bravo » de la salle !

 

I. L'illusion

 

Abdellatif Kéchiche nous raconte maintenant l'histoire de cet être, cet individu, cet être humain.

Saartjie Baartman, née en 1789, originaire du cap, de la tribu « Hottentote » (Khoïsan), elle travailla chez un Afrikaner comme domestique. L'afrikaner, Hendrick Caezar, lui propose gloire et fortune en Europe. N'ayant rien à perdre, elle accepte. Mais c'est le début de sa fin.

 

La deuxième séquence, nous remonte cinq ans en arrière (1810).

Dans les spectacles, elle est montrée comme une sauvage, un monstre. C'est un animal de foire. Le réalisateur nous ressasse encore et encore les spectacles humiliants. Après le tribunal, Hendrick Caezar par avec Réaux, Jeanne et saartjie (baptisé Sarah) en France, à Paris.

 

 

 

 

II. Dégradation-Indignité

 

De plus en plus humilié sexuellement dans les salons libertins, le ressassement des scènes humiliante on se sent de plus en plus mal à l'aise. Surtout parce que nous voyons cette injustice, certains pourront sentir de la colère, du dégout, etc... et aussi de la peur > peur de voir la réalité, car le réalisateur nous met un peu dans une situation de bourreau et dans chaque scénario de sa vie la vérité nous est montré de façon brutal.

 

 

 


On sent aussi un effet « sable mouvant » dans sa vie, plus elle essaie de s'en sortir, plus elle se noie ! Comme lorsqu'elle s'est révolté devant le naturaliste et qu'elle n'a pas voulut enlever son pagne. Son maître, qu'on trouvait déjà sans cœur, on a pu avoir un peu de sympathie pour lui (il avait de la gratitude pour Saartjie car elle a été la nourice de ses enfants), et son successeur Réaux est encore plus affreux.

Ensuite, elle tomba dans la prostitution puis mourut en 1815 (à 26 ans) de tuberculose.

La mort aurait pu être une délivrance, mais la dégradation continua. À sa mort, le Pr Cuvier la disséqua et mit chaque partie du corps dans un bocal.

 

 

 

 

 

III. Conclusion

 

Le film est choquant. Comment ? D'abord, par sa longueur répétitive et tous ces ressassements. Les images tournent et retournent en boucle, mais sur différents angles et nuances, nous voyons aussi les humeurs et impressions du public.

Nous sommes en pleine empathie, nous ressentons ce que Saartjie ressent, nous voyons ce que Saartjie voit, nous vivons ce qu'elle vit, nous pleurons avec elle !

De plus, il y a une gradation dans l'indignité, les spectacles sont de plus en plus indignes. Il y a aussi de l'hyperbole dans les scènes (exagéré pour plus choqué). Le but, c'est de choquer le spectateur pour le faire réfléchir. Bravo !

 

Alice.Y

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C
<br /> Une analyse très juste du film et de la façon de filmer du réalisateur.Merci aussipour les extraits. Effectivement le réalisateur cherche par tous les moyens à nous choquer, parfois peut être de<br /> façon trop évidente, mais tu sembles dire que le film fonctionne et que le spectateur que tu es a été "obligé" de réfléchir.<br /> <br /> <br />
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